Gestion lieux pieux français Rome: Cour des comptes critique laxisme et opacité

Laxisme, opacité, petits arrangements... La Cour des comptes épingle la gestion des lieux pieux français à Rome
          Cinq églises et 13 immeubles situés au cœur de la capitale italienne sont gérés par les "Pieux établissements de la France à Rome et à Lorette". La Cour des comptes dresse un bilan accablant de leur gestion entre 2015 et 2022.

Les « Pieux établissements de la France à Rome et à Lorette » sont responsables de la gestion de cinq églises et treize immeubles au centre de la capitale italienne. Un rapport de la Cour des comptes met en lumière les dysfonctionnements et les irrégularités dans la gestion de ces biens entre les années 2015 et 2022.

Une gestion critiquée par la Cour des comptes

Les « Pieux établissements de la France à Rome et à Lorette » sont une institution bien connue à Rome, chargée de la gestion du patrimoine religieux et immobilier de la France dans la ville du Vatican. Cette gestion inclut cinq églises, telles que la Trinité-des-Monts et Saint-Louis-des-Français, ainsi que 13 immeubles situés en plein cœur de la capitale italienne, générant des revenus annuels dépassant les 5 millions d’euros.

Cependant, un rapport sévère de la Cour des comptes met en lumière une gestion défaillante et un manque de contrôle de la part de l’ambassade de France au Vatican. Le rapport dénonce un monde laxiste, opaque et basé sur des arrangements. Il pointe du doigt de nombreuses carences, comme le cas d’un locataire occupant un grand appartement sans bail depuis 22 ans, avec un loyer bien inférieur au prix du marché, entraînant une perte estimée à près de 3 millions d’euros au fil des années.

Des critiques sur la politique immobilière

La Cour des comptes critique également la politique immobilière des « Pieux établissements », évoquant une opacité dans l’attribution et la fixation des loyers des appartements et magasins gérés, avec des loyers en-dessous de la fourchette basse et des avantages injustifiés accordés à certains locataires. Cette gestion peu professionnelle entraîne une perte de près de 50% du revenu potentiel.

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De plus, le manque de transparence est pointé du doigt, notamment l’absence d’un inventaire précis du patrimoine, ainsi que l’absence d’appels d’offres publics pour les travaux d’entretien, ce qui expose à des risques de surfacturations. La coopération défaillante avec le ministère de la Culture est également soulignée, notamment en ce qui concerne les consignes anti-incendies, mettant en danger la sécurité des biens et des personnes.

Inaction de l’ambassade de France au Vatican

L’ambassade de France au Vatican est pointée du doigt pour son inaction face à ces dérives, malgré des alertes répétées. La Cour des comptes estime que l’État doit prendre des mesures urgentes pour remédier à la situation et que le cadre juridique doit évoluer pour éviter de telles dérives à l’avenir.

Le rapport met en lumière la période allant de 2015 à 2022, soulignant que la plupart des recommandations de la Cour sont progressivement mises en œuvre depuis l’arrivée d’un nouvel administrateur en 2023. Cependant, un gros chantier reste à mener, notamment l’établissement d’un inventaire complet des biens mobiliers des « Pieux établissements », qui renferment des trésors inestimables tels que trois célèbres tableaux du Caravage dans l’église Saint-Louis-des-Français, estimés à plusieurs centaines de millions d’euros.

Source de l’article : Francetvinfo

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